28 Raccourcis du Journuit

Publié le par Eric Valnerbauch

Le risque du raccourci, réponse lapidaire à la tourmente trop tortueuse
des sentiers qui ne tournent que pour revenir sur leurs pas.

Regarde où tu sautes.

Le jour se lève, la nuit tombe, sur le pivot du journuit. Lieu-dit indivisible ,
l’aube et le crépuscule ne partagent-ils pas les mêmes couleurs dans l’auberge
où se terre la lumière?

Aube : crépuscule vif de la nuit; crépuscule : son aube ardente.

Un principe de Nature exigea de nous que nous alternions nos mesures avec
un thermomètre diurne et un baromètre nocturne. Ô les songes creux éblouis
et démultipliés de nos divisions !

Ni la lumière qui distingue ni l’obscurité qui noie ne sont sources.
Mais nous les prenons pour telles, prénoms opposables et liant,
nous qui conservons l’aubdestination dialectique.

Nectars giratoires pour nos furtifs passages, que deviennent jours et nuits à travers nous,
sinon des fontaines de sang?

Le jour dispose du spectre que la nuit digère.

Nous ne nous contentons pas d’habiter  le Jour, de hanter pas la Nuit.
Nous en sommes partie prenante.

Infini, Etre, Néant, cautères de nos cris.

La lumière, toujours corporelle dans la nuit des corps,
touchant sans cesse aux membres immatériels  de la nuit.

Silence de babel, Suspens  commun à tous.

Se débarrasser définitivement de la tentation atavique qui consiste à croire
pouvoir biaiser l’obscurité, soit en la vouvoyant, soit en la tutoyant.

Il faudrait rendre à la nuit le séjour de nos deuils, avec des souhaits exempts
de prières convenues, avec un feu revivifiant à notre échelle, nous permettant
de démarquer à nouveau  notre espoir naufragé, en démasquant nos ascendances
démissionnaires.

La lemniscate ressaisi par le journuit, c’est une plage dont l’écume est le fruit
des copulations du sable et des étoiles, sous le signe du tréma terrestre_

Jours et nuits lorsqu’ils sont domiciliés dans l’indomiciliabilité du journuit, sont égaux.

Lorsqu’advient le journuit, qui peut encore prétendre détenir devenir?

Journuit pareille à la Vie, mais vie des clairs obscurs librement chantés!

Publié dans Eloge de la Rouille

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